LES CULTIVARS DE L’ATTRAPE-MOUCHES DE VENUS de Stefan
(traduction de l'Anglais par Cindyshady)
Je vais essayer de fournir un compte-rendu accompagné de photographies de ces plantes. Autant que possible, j’y inclurai des informations à propos de chaque forme. Malheureusement, la littérature manque cruellement d’informations détaillées sur le sujet. Dans quelques cas, j’y inclurai des détails compréhensibles et non-publiés. Certains diront que ce sont des rumeurs, mais en donnant leur source, ces informations seront supposées précises. J’essaierai aussi de donner une chronologie de la découverte/création de ces formes.
Tout d’abord, une rapide remarque sur les formes les plus communes de dionaea. La forme type, pas seulement celle que nous cultivons mais aussi la sauvage, est remarquable. La coloration des pièges varie du jaune, vert, rose, rouge au pourpre. Il y a même les plantes « anthocyanin-free » qui sont incapables de produire le pigment rouge, et la plante entière est verte. La taille des pièges est grandement variable, mais elle est en moyenne de 2,5cm.
Mais de plus en plus de clones dont la taille des pièges atteignent plus de 5cm ont été créés. Les plantes sont naturellement décombantes dans la nature, mais il existe des formes aux pétioles étroits toujours redressés. Ajoutons à cela le fait que la couleur, la taille du piège et sa forme varient selon les saison pour chaque plante.
A présent, parlons des formes mutantes. La forme la plus désirée est sans doute la « all red ». C’est ici que les rumeurs commencent. Lorsque les dionaea étaient illégalement prélevées, des milliers de plantes furent arrachées à leur milieu naturel et envoyées aux commerçants.
Nous pouvons présumer que dans les années 1970, des milliers de plantes ont été envoyées à une jardinerie hollandaise. Dans cette cargaison, la dionée « all red » fut trouvée. La plante fut multipliée et redistribuée dans le monde entier. Elle fut appellée « Holland Red ». Des compte-rendus plutôt pauvres furent rapportés sur les autres dionées « all red » ayant germé à 2 occasions, de graines importées des USA dans les années 1990 et 1970.
Avant 1996, quand l’Akai ryu fut commercialisée, les dionées « all red » furent très difficiles à obtenir. La seule que l’on puisse acheter était alors la « Royal Red ». Cette plante fut isolée et brevetée par Exotica Plants en Australie, en 1994. Tout comme la couleur de la « all red » génétiquement apportée, « Royal Red » est probablement une descendante de la « Holland Red » ou autres « all red ». Parfaitement distincte de la « Royal Red », l’ »Akai Ryu » est en fait une descendante directe de la « Holland Red ».
Ron Gagliardo de Atlanta Botanical Garde des USA, était désireux de créer une dionée « all red-sawtooth » lorsqu’il pollinisa la «Holland Red» avec le pollen de ‘Sawtooth’ (voir les commentaires suivants à propos de ’Sawtooth ‘). Vingt graines furent collectées et poussèrent in vitro. Sur ces vingt graines, sept héritèrent du caractère « all red ». Sur ces sept, une plante montra une couleur rouge et une vigueur supérieure aux autres.
Même si elle n’était pas doté des dents de « Sawtooth » que Ron espérait, celle-ci devint la très populaire ‘Akai Ryu’. Elle fut officiellement appelée ainsi en 1996.
En conclusion, la ‘Royal red’ fut créée en Australie par Exotica Plants, et l’ « Akai Ryu» fut créée par Ron Gagliardo de Atlanta Botanical Garden, aux USA. La seule dionée à s’être vu accorder un brevet reste toujours la « Royal Red » .
Une autre « all red » communément cultivée est la « Green Dragon ». Cette plante a incorrectement été raportée comme un hybride ou un descendant de l’ « Akai Ryu ». En fait, la « Green Dragon » est une sorte d’Akai Ryu. Elle fut isolée autour de 1996, durant la période d’amplification de la propagation d‘Akai ryu. La « Green Dragon » est similaire sous bien des aspects à Akai Ryu, excepté pour la couleur. Akai ryu est presque entièrement rouge, le vert est limité aux bords des pièges. A contrario, la ‘Green Dragon’ produit relativement plus de vert, sur le pétiole et sur le piège.
Le fait que l’Akai ryu soit la plus distribuée des plantes carnivores est probablement une supposition bien réelle. Agristarts III de Floride, commença sa propagation autour de 1995. Aux alentours de 2000, Triffid Park, d’Australie, commença aussi à en distribuer. Aujourd’huin Agristarts III continue à faire don des procédés de la vente du programme d’origine de conservation des plantes d’Akai Ryu et de Green Dragon d’origine, d’Atlanta Botanical Garden. Vous pouvez visiter leur site internet. Atlanta Botanical Garden préservait les cultivars de dionées bien avant que la plupart des cultivateurs n’en prenne connaissance.
A présent, voici la partie sur la ‘Dentate Traps’ et une petite discussion sur ses origines. Leo Song Jr de California State University, Fullerton et Bob Hanrahan avaient à l’origine isolé cette plante au milieu des années 1970. Etonnamment, elle fut trouvée dans un groupe de dionées prélevées dans la nature. La plante fut propagée par graines et divisions, et distribuée. Ce cultivar possède une rare aptitude, celle de transmettre son caractère particulier à sa progéniture. Hormis celle-ci, l’unique cultivar à avoir cette aptitude est la « all red » et ses formes. Coïncidence, la « Dentate Traps » et les dionées « all red » sont les seuls cultivars connus à être nés naturellement. Comme nous le constatons dans la photographie accompagnant cet article, la ‘Dentate Traps » produit de petites dents triangulaires. En 1993, Leo Song pollinisa la ‘Dentate Traps’avec une grande et vigoureuse forme type. Le résultat, appellé ‘Jaws’, fut isollé et nommé officiellement ainsi en 2001. La ‘Dentate Traps’ est disponible depuis 1997, cependant avant cette date il était très difficile d’en obtenir. A l’époque, elle était souvent appelée « Shark’s tooth » , « bear trap », « california dantate », « dantata » ou simplement « dantate ». Depuis 2000, ce cultivar de dionée est officiellement nommé ‘Dantate Traps’
Maintenant que cette discussion à propos des « all red » et de la « Dantate Traps » est terminée, je voudrais rebondir de manière chronologique sur une discussion à propos d’un hybride issu de ces deux formes. En 1995, Edward Read, de Californie, commença à croiser les deux cultivars. Après des années d’efforts et de sélection des plus proches hybrides, la ‘Red Pirhana’ fut officiellement reconnue en 1999. Cette plante associe les dents particulières de ‘Dentate Trap’ à la couleur des ‘all red’. De plus, cette plante est très vigoureuse et facilement reproductible.
A nouveau aux alentours de 1995, il y avait déjà une distribution limitée de deux cultivars européens. Le premier fut appelé officiellement ‘Sawtooth’ en 2000. Avant cette date, la plante était connue incorrectement sous le nom de ‘fine tooth’, ‘saw tooth’, ‘comb tooth’ et ‘German dantate’. Tout comme ‘Dantate Traps’, cette plante produit de petites dents triangulaires ; cependant ses dents sont plus écartées les unes des autres. Cette plante est très vigoureuse et peut être facilement bouturée ou divisée. De plus, la ‘Sawtooth’ produite par Thomas Carow est proche de la plante originelle. Ses caractéristiques sont très similaires à ceux de ‘Dantate Traps’. En fait, elles peuvent être regroupées dans le même genre de cultivars, ‘Dantate Traps Group’ avec aussi ‘Red pirhana’. Etrangement, ‘Dantate Traps’ et ‘Sawtooth’ n’ont pas été rapportées comme l’une dérivant de l’autre dans leurs origines.
Le deuxième cultivar européen a lui aussi été créé par Thomas Carow. La ‘Fused tooth’ fut officiellement reconnu au Savage Garden. Cette plante est réellement un cultivar spectaculaire. Les dents sont fusionnée entre elles de manière aléatoire, donnant une apparence étrange à la plante. Ces fusions diffèrent selon les périodes de l’année. C’est au début du printemps jusqu’au milieu de l’été que la plante produira de manière limitée ses pièges aux dents fusionnées. A partir de la fin de l’été, les dents sont extrêmement fusionnées. Là encore, ‘Sawtooth’ et ‘Fused tooth’ étaient déjà en distribution limitée dès 1995. La date exacte de leur création est inconnue, cependant Henning Von Schmeling, d’Atlanta, reçu le premier deux plantes à la fin des années 1980.
En 1996, où l’Akai ryu fut distribuée, il exitait une unique forme de dionée reconnue aux USA. Agristarts III de Floride créa une forme appelée ‘cup’, pas encore officialisée aujourd’hui. Je ne suis psa certain de la date à laquelle la ‘cup’ fut découverte, mais elle était en distribution très limitée aux alentours de 1998. A cette époque, Agristarts III distribua des milliers de dionées ‘cup’ avant de l’éliminer de son stock, presque un an plus tard. Comme l’a démontré un photographe, les lobes des pièges de la dionée ‘cup’ sont fusionnés en deux points : le centre de la côte du piège, et le point distal. La plante se propage aisément par reproduction asexuée, mais rares sont les plantes qui obtiennent des pièges d’une grande envergure, la moyenne étant plutôt aux environs d’un quart de pouce.
La prochaine dionée, aux informations très limitées, est la ‘clamshell’. Cette plante funt distribuée en nombre très limité aux alentours de 1995. Aujourd’hui, elle reste encore très rare. Je n’ai d’ailleurs aucune photo à inclure à ce commentaire. Ayant vu la plante, je peux fournir tout de même quelques détails. La ‘clamshell » est un petit cultivar qui ne dépasse pas 5cm de diamètre de piège à piège. Son unique caractéristique est d’avoir des pièges sans dents, aux bords ondulés. La ‘clamshell’ fut tout d’abord cultivée à Atlanta Botanical Gardens, jusqu’à ce qu’il y périsse.
La dionée ‘Bart Simpson’ est en distribution très limitée depuis 1996. Pas encore reconnue officiellement, elle a aussi été nommée ‘wacky traps’. En regardant une photo, nous remarquons qu’il n’y a pas beaucoup de dents sur le piège. En fait, le plus gros du piège est absent. Imaginez vous couper un piège dont les motifs sont en zigzag, parallèles à la côte du piège. Ceci est la plus remarquable caractéristique de la ‘Bart Simpson’. Même si ce n’est guère évident sur la photo, les pièges de ‘Bart Simpson’ sont très épais. Il a été décrit que, trop épais, les pièges gênent la rapidité de fermeture des pièges. Cette plante fut isolée par Thomas Carow.
De 1995 à 2002, il y eut au moins 3 occasions par lesquelles le prochain cultivar a été isolé. Cette plante est nommée non-officiellement ‘hedgehog’, ‘pompom’, et ‘scrub brush’. Les trois clones ont les mêmes caractéristiques, l’absence de fonctionnalité des pièges, trop épais sur l’extérieur du fait d’un excès de tissu végétal. Cet excès de tissu ressemble à une série d’épines. Cette plante est connue pour rester très petite, avec des plantes excédant rarement 1/8 pouce.
Au début des années 1970, il y eut des compte-rendus sur les ‘variances’ de dionées. On pense que, causés par un virus, les pièges et les pétioles ont prit cette variance. Malheureusement, celle-ci apparaîtrait rarement, et dans un type limité. Le reste du temps, la plante semble revenir à la forme type. Il est possible que ce soit durant les périodes de stress que la plante produit ses pièges caractéristiques. En 2001, un clone fut isolé aux USA, qui ne montrait pas ces imperfections. Ce clone produisait toujours de manière aléatoire des motifs allant du vert au blanc, en passant par le jaune. Chacune des feuilles comporte les caractéristiques du clone durant la période de végétation. Ce clone n’est pas encore officiellement reconnu.
Nommée de manière non-officielle ‘feather’, la prochaine dionée est originaire des USA. Isolée depuis 2001, cette plante produit un excès de tissu végétal sur la côte du piège. Celui-ci est projeté vers l’extérieur comme de petits doigts, ce qui donne au pétiole une apparence ‘emplumée’. Ce type de mutation a été remarqué dans le passé, avec une autre forme de clone qui avait tendance à revenir à la forme type. Le cultivar isolé en 2001 produit la caractéristique « plumes » sur chacune des feuilles.
Enfin, en 2002 fut rapportée un autre cultivar remarquable : La dionée ‘Fused petiole’, originaire des USA. Similaire dans la plupart des caractéristiques à la forme type, les pétioles de la ‘fused petiole’ continuent au delà du piège. Les bords de chaque lobe du piège sont fusionnés, formant une sorte « d’ailes » du pétiole. Par conséquent, le piège et le pétiole ne sont pas séparés. Ceci est le plus récent cultivar de dionée créé, et n’a pas encore été officialisé.
Plutôt imposante, cette liste n’en est pas pour autant complète. Ce n’est qu’une liste des cultivars de dionées stables qui ont été distribués. Il y a probablement d’autres formes qui ne sont pas encore en circulation. Car évidemment, certains cultivars peuvent ne pas être remarquables ni stables. J’espère que j’ai été capable de fournir quelques informations perspicaces de ces plantes. En outre, j’espère avoir souligné le besoin de nommer officiellement les cultivars. Avec les éditeurs de Carnivorous Plants Newsletter, j’espère avoir satisfait ce besoin. Vous pouvez me contacter si j’ai mentionné quoi que ce soit d’incorrect. J’ai essayé d’être aussi complet et précis que possible. Les images fournies avec les commentaires ne doivent pas être utilisées sans permission.
J’ai beaucoup apprécié les commentaires et suggestions de tous ceux qui ont permit la publication de ce site.Les pionniers des cultivars de dionées m’ont patiemment offert un support enthousiaste. Merci à Ron Gargliardo, Leo Song Jr., Henning Von Schmeling, et Barry Meyers-Rice. En outre, j’aimerais remercier Thomas Carow pour avoir isolé et distribué ses magnifiques plantes.
_________________