<Bon voila,
Comment cultivez vous vos utri? Je sais qu'elles aiment toutes une forte hygrométrie, mais est-il possible de cultiver hors serre, hors terra ( dedans l'hiver et dehors le reste du temps, avec des vaporisation fréquentes dans la journée?), est-ce que c'est bien de mettre un film plastique ou une cloche pour faire "petite serre".>
Il y a une très grande diversité d'espèces avec des besoins très différents. En général elles apprécient toutes une bonne hygrométrie mais pour certaines, la mini serre ou le terrarium ne sont pas nécessaires. Tout dépend des espèces que tu veux cultiver! Par exemple, U.sandersonii, l'une des plus courantes en culture se contente de peu d'humidité ambiante et peut-être cultivée derrière une fenêtre, mais U.calycifida préfère une forte hygrométrie toute l'année. Certaines sont très exigeantes en lumière, surtout si on espère admirer un jour la floraison qui est tout de même le principal attrait du genre, et pousseront mieux sous éclairage tamisé.
<Ont-elles besoin d'un repos?
Ca pousse comme de l'herbe, c'est un peut comme une multitude de rejets? ça veut dire que si on prend des feuilles et qu'on les repiques à part ça repartira et on aura une autre potée?>
Le cycle des espèces est un autre facteur fondamental à prendre en compte. En effet, certaines sont annuelles, d'autres entrent en dormance ou pseudo-dormance en hiver tandis que les dernières généralement sous climat chaud et humide toute l'année, ne présentent aucun arrêt de croissance. Certaines poussent comme de l'herbe, voire plus vite, mais d'autres ont une croissance vraiment très lente et ne produiront que 3 ou 4 feuilles de quelques millimètre pendant une saison entière. La bouture de feuille ne marche pas à tous les coups, surtout avec les annuelles mais c'est effectivement un mode de propagation possible.
<Toutes les utri peuvent être aquatique ou certaines se développent en tourbe/sphaigne et ne nécessite que peu d'eau?>
Non, toutes les utriculaires n'apprécient pas d'être immergées sous l'eau, même pour quelques jours. Voici quelques grands modes de vie que l'on peut citer:
-utriculaires aquatiques flottantes (poussent en suspension dans l'eau): exemple U.gibba
-utriculaires aquatiques fixés (poussent dans l'eau mais fixée au substrat) : exemple U.volubilis
-utriculaires rhéophytes ou rhéophiles (poussent dans l'eau fixée au substrat mais exclusivement dans les cours d'eau très oxygéné avec un fort courant) : exemple U.neottioides
-utriculaires épiphytes (utilisent d'autres plantes comme support): exemple U.alpina
-utriculaires lithophytes/bryophiles (utilisent surtout les roches/mousses comme support) : exemple U.steyermarkii
-utriculaires terrestres (poussent en zones plus ou moins humides sur substrat émergé ou temporairement innondé)
Que je sache les tentatives d'introduction d'utriculaires rhéophytes ont échoué car les conditions optimales sont très difficiles à reproduire, donc il n'y en a aucune de ce type dans les cultures. Par contre, tu peux trouver des espèces appartenant à toutes les autres catégories.
Concernant le substrat à utiliser, la sphaigne présente l'avantage de retenir de grande quantité d'eau et de limiter le développement des champignons et moisissures. Utilisée vivante, elle convient bien pour la plupart des épiphytes mais il vaut mieux l'utiliser morte et hachée pour les espèces terrestres afin d'éviter qu'elles ne se retrouvent "étouffées". Pour ces dernières, un mélange classique tourbe/sable à 70%/30% peut convenir mais certaines préféreront les proportions inverses, c'est-à-dire plus de matériaux drainants.
<J'aurais également des photos dans quelques temps.
Voila, désolé de toutes ces questions à la fois, mais les utri m'intéresse de plus en plus, et je dois dire que je me demande si le terra est vraiment utile scratch , sur plusieurs espèces j'ai l'impression que ça change pas grand chose.>
J'espère que j'aurais répondu à tes questions, n'hésite pas à en poser d'autres si tu as besoin...
++
Damien